Chaque année, pendant tout le mois de mai, a lieu une fête dans les jardins des arènes de Cimiez, une colline de Nice dont les premiers occupant furent celtes et ligures et sur laquelle les ruines romaines sont légions ! ;o)))
Cette fête est en fait une reprise plus moderne, quoique très traditonnaliste dans l'esprit, de fêtes païennes organisées dans la région pour célèbrer le retour des beaux jours.
Pour ceux qui voudraient en savoir un peu plus sur l'origine des festins de Nice, voici
un lien intéressant.
Chaque jour férié du mois de mai, les jardins des arènes se remplissent de milliers de gens, niçois pour la plupart, qui viennent partager l'espace d'une journée le bonheur d'être ensemble, autour d'un pique-nique sous les oliviers, au son des galoubets et tambourins ... Les groupes de danses folkloriques se succèdent, on valse au bal musette, on s'amuse, tout simplement !
Si le soleil est de la partie, comme c'est le cas cette année, le régal est encore plus grand ...
Deux petites photos, tout d'abord, pour vous montrer un endroit que j'aime beaucoup, l'
Hôtel Regina, juste à l'entrée du jardin ...
Un hôtel, alors appelé l’Excelsior Régina Palace, inauguré en 1897 pour accueillir la Reine Victoria lors de ses visites à Nice ... Elle en avait de la chance, la Reine Victoria !
Il y a plus moche, comme lieu de villégiature, non ?
En tournant le dos à ce palace somptueux, on entre dans les jardins des arènes.
Une oliveraie somptueuse, dans laquelle se déroule chaque été le Festival de Jazz de Cimiez ...
Entre les arbres, on distingue le toit du Monastère franciscain de Cimiez.
Ici, c'est le musée Matisse, qui longe les ruines des thermes romains, juste à côté du musée d'archéologie.
On reconnaît les habitués ... Ils ont tout prévu ! Tables, chaises, glacières, jeux de cartes ou de pétanque, pour être sûr de passer la meilleure journée qui soit ...
Au programme ...
Le pique-nique au pied des oliviers a un charme fou, vous ne trouvez pas ?
Devant le musée Matisse, donc, et sous les oliviers ...
... les musiciens nous donnent l'aubade ...
...et les danseurs nous font revivre les danses du temps passé ...
Voici un curieux instrument de musique, fait à partir d'une coucourde (courge séchée) ! C'est "lou petadou". Cet instrument traditionnel fait partie de la famille des percussions. C'est un tambour à friction. Le musicien fait vibrer la peau du tambour en y frottant la tige qui y est attachée avec un chiffon humide.
Mais ils ont beau chanter la sérénade sous les fenêtres du Musée, les volets restent désespérément clos ! ;o)
Quand on a bien faim, il est temps de passer parmi ces petites baraques colorées. Chacune est spécialisée dans un ou deux plats traditionnels. On y fait son marché, et chacun choisit ce qu'il a envie de goûter !
Là, c'est devant cette appétissante part de
pissaladiera que nous avons succombé !
Enfin, surtout Paulo ... Mais en gentil garçon, il nous en a donné un peu !
L'attraction de ces festins de mai reste quand même à mon sens le merveilleux
pan bagnat. Nulle part je n'en mange de si savoureux ! Voyez plutôt ce qu'il renferme au coeur d'un petit pain moelleux tout mouillé d'huile d'olive ... Pour un bon pan bagnat, les petits légumes doivent être de première fraîcheur, découpés juste avant la dégustation ! Ah, la févette et le radis bien croquants !!! Une bénédiction !
La préparation du pan bagnat donne lieu ici à un vrai rituel ! Tout se passe devant vous ...
De jolies filles en costume traditionnel provençal empilent qui le mesclun, qui la fraîche tomate, qui le filet de thon moelleux ...
De petites olives noires de Nice viennent ponctuer le tout de touches brillantes ! Attention aux dents quand on les croque ! Ici, on n'enlève pas les noyaux ... Du pur bonheur !
Clément n'a-t-il pas l'air heureux, assis sous son arbre, à croquer dans ce concentré de nature ? ;o)
Philippe, lui, préfère la
"socca", cette fine galette faite de farine de pois chiche et d'eau, cuite sur une grande plaque dans un four à bois.
Dès la sortie du four, d'accortes jeunes filles vous en découpent une portion ...
... que vous vous dépêchez de manger, en vous brûlant les doigts, copieusement saupoudrée de poivre !
Quant à moi, une fois par an, j'ai droit à ma petite part de "
torta de bléa", une tourte faite comme son nom l'indique avec des feuilles de jeunes blettes, bien sûr, ainsi qu'avec des pommes, des raisins secs, des pignons et d'autres choses délicieuses. Une bonne recette est celle du site
Saveurs du Monde, à laquelle vous pouvez aller jeter un oeil ! Mais je vous avoue que je n'en fais jamais, rien que pour retrouver le plaisir, chaque année renouvelé, de la déguster à l'ombre des vieux oliviers de Cimiez . Notez au passage cette somptueuse
allitération en é ! ;o))
Poudrée d'un voile de sucre glace, quel délice !
Les petits niçois - et les grands aussi, d'ailleurs !- raffolent de la "
grata queca" ! Des sirops à tous les goûts possibles et imaginables sont versés, à la demande, sur un grand verre de glace pilée ! C'est une boisson très ancienne que l'on retrouve fréquemment maintenant dans de grands bidons aux couleurs merveilleusement ... chimiques ! Les grands-mères niçoises utilisaient parfois aussi, pour parfumer cette glace pilée, des fruits trop mûrs qu'elles écrasaient en purée.
Voici un échantillonnage de costumes locaux traditionnels ... La marchande de fleurs est bien élégante !
Quant à la femme du pêcheur, elle n'a finalement pas grand-chose à envier aux belles festivalières de Cannes, avec sa longue robe bordée de fines dentelles ...
Qui dit bon déjeuner dit bonne sieste après ... N'est-ce pas Paulo ???
Moi, pour digérer, je préfère aller marcher un peu ! Et comme le mois de mai est la saison des roses, nous partons faire un tour dans les jardins du monastère de Cimiez ... Nous serons bien, sous les treilles couvertes de roses aux couleurs éclatantes !
Les bâtiments sont splendides, et l'endroit respire la paix ...
On vagabonde en respirant l' enivrant parfum des roses.
Un peu de repos au bord du vieux puits ...
Une pie aux aguets surveille son monde ...
Au loin, un bateau reprend la mer !
Voilà une bien jolie balade, que je vous enjoins à refaire si ,d'aventure, vous passez par ici durant le mois de mai ! Et, si cela vous fait plaisir, faites-moi signe, et je vous y emmènerai ...
Pour conclure cette promenade, voici deux petites recettes d'inspiration provençale que j'aime à faire quand vient l'été ...
Elles sont issues d'anciens numéros "spécial cuisine" de Madame Figaro, l'un consacré à la cuisine du pain, l'autre aux petites terrines ...
Ces deux recettes, je les ai servies à nos amis Alain et Valérie, avec quelques bonnes merguez juste grillées et une salade fattouche, dont je ne vous donnerai pas la recette (le billet serait trop long ! ;o)) mais que vous pouvez retrouver sur le remarquable
Sahten, site de la non moins remarquable Salwa.
Pour commencer, un pain perdu d'aubergines, une recette du grand Jacques Chibois, chez qui mon papa nous a emmené dîner un jour ! Un souvenir indescriptible tellement c'était grandiose !
Le Pain perdu d'aubergines :Proportions pour 6 à 8 personnes
- 1 kg d'aubergines,
- 250 g de pain de mie,
- 200 g de lait,
- 300 g de crème liquide,
- 6 œufs,
- 60 g de beurre,
- 3 cuillérées à soupe de vin blanc sec,
- 2 gousses d'ail,
- 20 g de sel fin,
- 60 g de gros sel,
- Poivre
Préparation: 30 minutes
Cuisson : 40 minutes
Epluchez les aubergines à l'aide d'un couteau économe (gardez les épluchures). Coupez-les en dés de 1 cm environ et mettez-les dans un saladier avec 1 litre d'eau et le sel fin. Mélangez, laissez-les dégorger 10 minutes, égouttez-les. Détaillez les épluchures d'aubergine en lanières de 2 à 3 mm d'épaisseur, mettez-les à dégorger 10 minutes dans la même eau que les aubergines, égouttez-les puis hachez-les grossièrement.
Faites bouillir 4 litres d'eau avec le gros sel, y plonger les dés d'aubergine, retirez-les au bout de 2 à 3 minutes, faites-les égoutter 1 heure dans une passoire. Pochez les épluchures 4 minutes dans la même eau de cuisson, Mettez-les à égoutter. Coupez le pain de mie en dés de 1 cm, faites-les dorer (blond) dans 50g de beurre, dans une grande poêle à revêtement antiadhésif. Epluchez l'ail, hachez-le finement. Mettez le lait, la crème, 3 oeufs entiers et 3 jaunes, le vin blanc et l'ail dans le bol du mixeur. Salez, poivrez. Faites tourner jusqu'à obtention d'un mélange homogène. Beurrez le plat à gratin. Dans un grand saladier, mélangez les dés d'aubergine, les épluchures, le pain et la crème. Vérifiez l'assaisonnement. Versez dans le plat à gratin. Faites cuire à four moyen (180 °C-200 °C) pendant 40 minutes environ.
On poursuit avec ...
Une terrine de poivrons grillés et courgettes à la brousse :Ingrédients pour 6 personnes :- 500 g de brousse,
- 2 gros poivrons rouges,
- 2 gros poivrons jaunes,
- 5 courgettes moyennes,
- 1/4 l d'huile d'olive,
- 100 g d'olives noires de Nyons,
- 5 brins de basilic,
- 2 tomates,
- Sel, poivre
Lavez et essuyez les courgettes.Coupez-les en fines tranches, dans la longueur.
Faites-les blanchir une minute dans une casserole d'eau bouillante. Séchez-les, salez, poivrez et arrosez d'un filet d'huile d'olive.
Epluchez les poivrons en les faisant griller au four, jusqu'à ce que la peau soit toute noire et se décolle facilement. Coupez-les en deux et videz-les de leurs graines. Coupez-les en lanières et arrosez-les eux aussi de quelques gouttes d'huile d'olive tiède.
Dénoyautez les olives et hachez-les grossièrement.
Mettez la brousse dans un saladire et ajoutez-y les olives. Mélangez en incorporant 6 cuillérées à soupe d'huile d'olive. Travaillez le mélange à la fourchette. Rectifiez l'assaisonnement en sel et en poivre. Réservez.
Montage de la terrine :Chemisez le fond et les côtés de la terrine avec le tiers des lamelles de courgettes. Etalez une couche de brousse, puis une couche de poivrons rouges, puis une couche de brousse, puis une de courgettes, puis une de brousse, puis une de brousse, puis enfin une de courgettes pour terminer.
Posez un poids sur la terrine et glissez-la au réfrigérateur pour 4 ou 5 heures.
Ensuite, si vous le souhaitez :
Finitions :Hachez le basilic. Epluchez et épépinez les tomates et coupez-les en dés. Mélangez-les avec 3 cuillérées à soupe d'huile d'olive, le basilic haché, le sel et le poivre.
Servez la terrine en tranche, avec un peu de sauce à la tomate.
Pour terminer ce petit repas estival ( oui, je suis un peu en avance mais ici, c'est vraiment l'été !), un crumble de fruits rouges tout simple, comme vous en trouverez dans une multitude d'excellents blogs, servi avec une glace façon tarte au citron ( achetée !) et de petits biscuits au chocolat dont je ne résiste pas à l'envie de vous confier la recette ...
Petits biscuits moelleux très chocolatés ...Pour 38 biscuits environ :. 200 g de chocolat noir, cassé en petits morceaux
. 90 g de beurre
. 115 g de sucre en poudre
. 3 œufs
. 1 cuillerée à café d'extrait de vanille liquide
. 200 g de farine
. 25 g de cacao en poudre
. 1/2 cuillerées à café de levure chimique
. 1 pincée de sel
. 175 g de sucre glace, pour la décoration
Commencez par beurrer deux plaques à pâtisserie. Dans une casserole à fond épais, faites fondre le chocolat à feu doux avec le beurre en remuant fréquemment. Retirez du feu puis ajoutez le sucre en remuant jusqu'à ce qu'il soit dissous. Ajoutez les œufs un par un, en battant bien à chaque fois, puis incorporez l’extrait de vanille liquide.
Tamisez la farine, le cacao, la levure et le sel, et incorporez au mélange précédent de façon à obtenir une pâte souple. Enveloppez-la dans un film plastique et mettez-la au réfrigérateur au moins 1 heure jusqu'à ce qu'elle soit assez ferme pour conserver sa forme.
Préchauffez le four sur 160°C/thermostat 5-6
Mettez le sucre glace dans un bol assez profond. Façonnez de petites boules de pâte avec une cuillère à café et roulez-les entre vos mains.
Roulez les boules l'une après l'autre dans le sucre glace afin de bien les en enrober. Éliminez le surplus de sucre en les tapotant contre le bol. Posez les boules de pâte sur les plaques à pâtisserie en les espaçant de 4 cm environ.
Faites cuire les biscuits 10 à 12 minutes, jusqu'à ce que leur sommet soit assez ferme au toucher. Laissez-les sur la plaque pendant 2 à 3 minutes, puis transférez-les sur une grille pour qu'ils refroidissent complètement.
Et pour finir en beauté, une petite photo du crumble, acidulé à souhait ...
La prochaine fois, nous quitterons cette chère Provence pour partir un tantinet plus loin ... destination New York, mon rêve de toujours qui, à l'heure où vous me lisez, sera devenu réalité ... En attendant, bonne semaine !